Retour sur l'événement météorologique


Chronologie

Dès le 23 février, les services météorologiques évoquent pour la première fois une dépression, située en plein cœur de l'Atlantique sur le tropique du Cancer et susceptible de se transformer en forte tempête. Le 25 février, des images prises par les satellites laissent apparaître le creusement rapide de cette dépression au large de l'archipel portugais de Madère, dans l'Atlantique subtropical.

 

La dépression, baptisée « Xynthia » par les météorologues allemands, remonte peu à peu des régions subtropicales, advectant au passage des masses d'air du Sahara. Ce phénomène est ressenti dans les régions traversées par la tempête par une douceur inhabituelle peu avant l'arrivée des premières rafales. Le 26 février, elle approche des Îles Canaries, où elle cause quelques dégâts matériels. La cyclogénèse s'accentue tandis que la tempête, qui continue à se creuser (968 hPa) remonte le long des côtes du Portugal, poursuivant vers la mer Cantabrique et le golfe de Gascogne.

 

Dans la soirée du 27 février, la tempête Xynthia atteint le golfe de Gascogne, apportant des températures très douces par effet de foehn au pied des Pyrénées où le thermomètre s’emballe pour afficher jusqu’à 26°c en début de nuit ! Elle pénètre ensuite dans les terres le 28 février aux alentours de 2 heures du matin, au sud de la Bretagne. Elle arrive au pire moment, associée aux plus hautes eaux d’une forte marée. Les puissantes rafales de vent et des vagues hautes de plusieurs mètres associées à cette marée provoquent un phénomène de surcote et l’inondation des terres basses du Continent par l’Océan. Les conséquences sont dramatiques en Vendée et Charente-Maritime…

 

La tempête atteint ensuite la région parisienne le matin du 28 vers 6 heures. Les vents les plus forts se décalent vers les régions du Centre, la Normandie. Au cours de l'après-midi, la tempête atteint la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, l'Allemagne et la Scandinavie.

 

Suivi et vigilance de la tempête

La tempête Xynthia était surveillée depuis plusieurs jours par les services météorologiques européens. Devant l'imminence d'une tempête potentiellement dévastatrice, le samedi 27 février 2010, les services de Météo-France placent quatre départements en vigilance rouge, soit le niveau maximum : la Charente-Maritime, la Vendée, les Deux-Sèvres et la Vienne. Au total, 69 départements sont placés en vigilance orange, dont les départements pyrénéens. C'est la deuxième fois qu'un avis de vigilance rouge est émis pour des vents violents depuis la mise en place du dispositif en 2001.

 

Observations météorologiques

Des rafales de vent à 160 km/h sont enregistrées sur l’Ile de Ré et dans les Deux-Sèvres. Des rafales de plus de 100 km/h sont fréquentes de La Rochelle à la Champagne (cf. carte ci-jointe).

 

Mais les rafales les plus violentes sont enregistrées sur les crêtes pyrénéennes (240 km/h au Pic du Midi) et dans certaines stations de sports d’hiver. En vallée, elles atteignent même parfois les 150 km/h comme à Bagnères de Luchon dans l’après-midi du samedi 27 février. Le vent venu d’Espagne s’est engouffré dans les vallées pyrénéennes, provoquant un effet « Venturi ». L’air s’est alors compressé et accéléré violemment.Ce phénomène est fréquent en période de vent du sud (foehn) mais il faut remonter en novembre 1982 ou en février 1978 pour retrouver une tempête similaire. L’an dernier, la tempête Klaus avait épargné le massif.

Conséquences

 

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